Jour 8 (dimanche 2 juillet 1989)
La nuit a été difficile : froid et insomnie. Après un bon petit déjeuner, nous partons pour aller vers les îles Lofoten. On passe un premier bac, et on roule jusqu’à Svolvær. Il fait un temps splendide, et les Lofoten sont encore bien plus belles que les Vesterålen ! Des roches encore plus nues et déchiquetées, encore moins d’agriculture, et toujours plus de pêche.Mais aussi toujours beaucoup de moutons, y compris sur les routes.
On mange dans une cafétéria de Svolvær. On attend longtemps, mais on se régale de ragoût de renne à la crème, avec de la confiture d’airelles. Par rapport à la nourriture norvégienne de supermarché, ou aux hamburgers, c’est la grande découverte !
On repart vers le bout du monde, ou du moins de ces îles, sous un ciel bleu et un soleil éclatant. Les petits ports pittoresques sont notre récompense. De nombreuses maisons sur pilotis, des claies à morues (vides), quelques bateaux, beaucoup de goëlands, et une odeur assez infernale. Le tout est disséminé dans un décor abrupt de montagnes et de pics. Nous arrivons finalement au bout du bout, au fameux village de Å. Surtout connu pour sa position géographique, et son nom très court !
On doit donc repartir en arrière, et on choisit de s’arrêter pour dormir à Ramberg. On tient jusqu’à minuit pour pouvoir observer le soleil du même nom. Il est assez haut ! Devant nous, un pêcheur sur la plage…
Jour 9
Une tempête est arrivée pendant la nuit. Vécu de l’intérieur d’une tente, c’est carrément impressionnant. Le repliage de celle-ci est donc hautement folklorique, mais finalement, on ne s’en sort pas si mal ! On se réchauffe avec un thé dans la cuisine du camping avant de partir, dans le vent et la pluie.
On attrape notre premier bac pile quand on arrive, et on ne sort pas de la voiture pendant le trajet, pour une fois ! C’est assez comique aussi, de tanguer à l’intérieur d’une voiture… Route… Un autre bac… Encore de la route… Un troisième bac, qui est très long à venir : on allait partir, n’y croyant plus, quand il est enfin arrivé ! Et toujours de la route, pour enfin retrouver notre chère route E6 vers le Nord.
Toute la journée, il a plu et venté. Ce soir seulement, en revenant vers l’intérieur des terres, on a pu voir plusieurs arcs-en-ciel, et quelques rares coins de ciel bleu. Et enfin, la récompense de cette journée un peu difficile : une jolie petite hytte toute neuve pour la nuit, à Fosseng. Fêtons ça avec une bonne boite de cassoulet de chez nous !
Jour 10
On profite de notre hytte à fond, et on ne part qu’à midi. Ce sera une journée plus tranquille, avec moins de temps de route. Il pleut un peu.
On va s’arrêter à Sekkemo, au bout d’un fjord immense plein d’îles, appelé Kvænangenfjord. Juste sous un petit coin de ciel bleu, c’est magnifique. Qui a dit que la route du Nord était plate, droite et monotone ??
On s’est arrêtés tôt, il est est 18h et on a fait des courses, pour se faire une petite salade de crevettes pour ce soir. Encore un essai à la norvégienne, après avoir également essayé diverses sortes de boulettes. Au supermarché, nous avons vu des albums de Gaston Lagaffe, qui s’appelle ici Viggo.
Les belges qui sont nos voisins de camping ne sont pas discrets du tout, et le soleil de minuit disparaît derrière un rocher, dommage, car la nuit s’annonçait splendide, sans vent sous un beau ciel bleu !
Dépenses des jours 8 à 10 en NOK : essence 385, bouffe 398, péage 42, bacs 272 (5 traversées), camping 124, hytte 130, timbres et cartes postales 60.
4465 km depuis Paris, 3455 km depuis Oslo.