Jeudi 29 juillet 2010
Les deux plus jeunes sont partis avec leur père dès 8h15 pour Stø pour aller voir les baleines avec Arctic Whale Tour. Ils sont très motivés. Pendant ce temps, les grands font la grasse matinée. Après le déjeuner, on part, sous un temps mitigé, faire une balade à pieds vers Kavåsen, car un sentier est inscrit sur la carte. Mais on ne trouve rien d’autre qu’une route pleine de nids de poule que l’on décide de ne pas suivre jusqu’au bout (cela va jusqu’à Smines).
Il faut grand soleil maintenant, alors nous revenons vers le lac au début de la route 821.
Une petite fiche du TuristInfo indique une petite rando à cet endroit. Nous ne trouvons rien non plus, car il faut dire que la fiche manque franchement de précisions ! On demande à un norvégien au bord du lac, qui ne connait pas : “I only have a cabin here !”. Ah. Il nous envoie vers la maison voisine. Un vieil homme se fait bronzer sur sa petite terrasse en écoutant Abba sur sa radio. Il va chercher ses lunettes pour pouvoir lire la fiche, et nous donne de vagues directions qui me semblent correspondre à des endroits où on a déjà cherché. Bref, on trouve un chemin qui s’arrête au bout de 50m sur une barrière fermée peu engageante. On essaie un autre chemin, dont la barrière est plus simple à passer ; cela monte un peu au milieu des moutons. C’est mignon, et on trouve un mini champ de fraises en fleurs (fin juillet, oui). Le chemin s’arrête au bout d’un km en cul de sac, sans qu’on ait vu de point de vue très intéressant.
On finit donc par rentrer à la maison ! Il est 16h. Les baleiniers ne sont sont pas encore rentrés, alors on part faire des petites courses à Myre.
On est en panne de Hapå, la pâte à tartiner norvégienne la plus populaire, un genre de confiture de lait. On y achète entre autres, aussi, du bacalao, un ragoût de morue à la tomate et aux olives, assez relevé, qui se révèlera assez bon. La spécialité des Lofoten, c’est en effet le cabillaud dont une partie devient la morue séchée : les norvégiens l’ont toujours beaucoup exportée, entre autres vers le Portugal, dont ils ont rapporté cette recette.
Les chasseurs de baleine rentrent vers 18h, mais ils nous apprennent qu’il n’ont pas pu prendre le bateau car le capitaine était malade ! Pas de remplaçant… Les 30 personnes sur place étaient toutes bien déçues. La solution de rechange proposée est d’aller à Andenes, mais c’est à 2h de route. Ils ont pris une nouvelle réservation pour demain, même heure. Comme il faisait beau, et qu’ils avaient un sac de pique-nique avec eux, ils ont alors décidé de faire le fameux sentier de Stø à Nyksund qu’on avait abandonné lundi (un couple de hollandais a fait la même chose qu’eux). Ils l’ont fait en entier, aller et retour, les baroudeurs ! Les “boss de la marche à pieds”, se vantent-ils. Ils auront croisé une belle plage de sable fin, fait un concours de traversée de ruisseau, grimpé un petit col pas facile (au bout d’1h30 de chemin), descendu sur les fesses la descente de ce col, façon toboggan, et pique-niqué sur les rochers en face de Nyksund. Au total, 6h45 de marche ! Balisés du fameux T rouge des sentiers officiels norvégiens.
Le soir venu, des nuages très bas passent les montagnes et descendent en “bandes” horizontales sur le fjord. Vers minuit, après notre partie de tarot, d’autres nuages tournent au rouge… on décide d’aller faire un tour pour faire quelques photos du soleil de minuit et surtout de ces curieux nuages de minuit. La route arrive rapidement en pleine purée de pois des nuages les plus bas !
L’atmosphère est très étrange, un peu flippante.
Mais nous arrivons à Myre au soleil. La bande blanche cotonneuse est très bizarre, surtout avec le ciel tantôt jaune tantôt rouge ou rose au dessus. Notre petit tour se prolonge donc, et nous prenons beaucoup de photos, mais c’est très difficile de retranscrire cette curiosité. Un bateau de pêche rentre au port, aussi. A minuit, normal.
Nous ne sommes pas les seuls à en profiter, nous croisons autant de voitures qu’à 19h ! (surtout des jeunes dans des voitures sportives). A notre retour à Steinland, la lumière et le ciel sont toujours dingues. Il est 1h du matin.
Vendredi 30 juillet 2010
Les courageux repartent à Stø pour une nouvelle tentative de safari baleine. Ils rentreront cependant rapidement, car le tour est à nouveau annulé, à cause de la mauvaise météo, cette fois. Mon mari a la bougeotte et veut aller pique-niquer sur la montagne derrière la maison, via un chemin pas loin, que le proprio nous a montré au début de la semaine. Il part finalement seul, car nous sommes inquiets à cause du temps menaçant !
Nous découvrons dans la maison un jeu en bois, le Kubb, parait-il un jeu viking traditionnel, où on dégomme des barres en bois avec des bâtons à lancer. C’est sympa ! (On trouve ce jeu en France, maintenant).
Pendant notre repas, un bel orage passe au dessus de la maison, et on se dit qu’il y en a un qui doit souffrir… Une fois cet épisode terminé, on part à notre tour, départ de la balade aux boites aux lettres. Le chemin est large, il y a beaucoup de moutons, de la mousse, des bouleaux tortueux, un peu de boue, des tables de pique-nique, des maisons perdues, un lac, un ruisseau ou deux à traverser (il y en a deux qui finiront les pieds mouillés), des montées, du plat, des descentes… Bref, un chemin agréable !
On retrouve mon mari qui dit qu’il n’a pas eu l’orage du midi, juste vu quelques éclairs. Mais sur le chemin du retour, on en a pris un autre, d’orage, et une belle pluie ! Les deux ainés testent la rando sous parapluie, morts de trouille de se faire foudroyer. Oui, ma fille marche avec un grand sac à main qui contient un parapluie. Les autres ont une capuche. On rentre trempés et pleins de boue. Mais la maison dispose d’une machine qu’on suppose destinée à sécher plus vite les chaussures. Enfin, on suppose que c’est ça ?
On range un peu la maison : demain matin c’est le départ.